Le monde de la chasse

Argumentation des chasseurs




• La tradition

Pour justifier leur loisir, les chasseurs mettent en avant leur éternel argument massue : la tradition. Selon certains, une tradition est immuable qui les autorise à continuer de chasser, au risque même de voir des espèces disparaître, et sans vouloir mettre en question leur responsabilité.

Pourtant une tradition n'est pas immortelle. Bien des exemples dans notre société, nous montrent que des choses peuvent évoluer. L'armée de conscription, l'interdiction du vote des femmes… étaient également des traditions. Pourtant maintenant, peu de personnes regrettent ces changements qui se sont produits dans la société.

• La défense de la ruralité

À les écouter, les chasseurs seraient les seuls défenseurs du monde rural, qui se retrouvait massivement avec eux. L'opposition à la chasse, serait aussi d'après eux, le fait de citadins coupés de leurs racines campagnardes.

Pourtant la réalité est tout autre. Dans les campagnes, il existe une majorité de personnes qui ne chassent pas, et certains d'entre eux contestent la chasse fortement. De nos jours, seulement environ 30 % des agriculteurs sont chasseurs. C'est oublier également que certains habitants des villes partagent avec eux leur loisir. Dans les chasses privées, c'est une majorité de citadins qui se retrouvent dans un domaine pour se livrer régulièrement au mitraillage du gibier.

« Chaque week-end d'automne, ils sont plus de 10 000 à débouler dans les petits villages, vêtus de leurs knickers de velours, le chapeau vert orné d'une plume de faisan. Cadres supérieurs ou professions libérales, ils ont roulé à 160 kilomètres/heure depuis Paris dans leur 4 x 4, pour passer deux jours entre forêts et étangs, à traquer le faisan et le chevreuil, dépensant sans compter pour leur passion ».
L'Express du 01/11/2001.

En réalité, les opposants à la chasse se retrouvent aussi bien à la ville que dans les villages. Leurs actions visent à préserver une autre idée de la ruralité basée sur des valeurs différentes.

Les chasseurs, des protecteurs de la nature ?

Les chasseurs se targuent d'être les premiers, voir les seuls défenseurs de l'environnement, lorsqu'ils nourrissent le gibier ou qu'ils aménagent certains sites. Mais ils oublient de préciser, que leur aménagement de la nature et le nourrissage du gibier n'ont comme seule finalité d'avoir davantage de cibles potentielles pour leur loisir. Ils nourrissent et aménagent l'environnement pour mieux tuer les animaux. Par ailleurs, c'est oublier les dégâts occasionnés pour le gibier lorsqu'il est en surpopulation dans certaines régions. Bien que les chasseurs participent activement au développement de certaines populations de gibier, ils sont les premiers à dénoncer par la suite ces dégâts pour justifier la destruction des animaux, comme dans le cas du lapin. Cette espèce est souvent considérée comme « nuisible » mais les chasseurs créent des garennes artificielles pour accroître sa densité et procède à des lâchers dits de repeuplement.

Par ailleurs, il est tout de même étonnant que des "défenseurs" de l'environnement puissent méconnaître au plus haut niveau la biologie des animaux. En effet, le cerf, le chamois et le mouflon sont chassés en période de brame. La chasse au lièvre commence bien avant la fin de la période d'allaitement des levrauts, et souvent pendant la gestation. Le constat de cette aberration est pourtant établi dans diverses revues cynégétiques : en septembre le pourcentage de hases encore gestantes est évalué au minimum entre 5 et 10 %, celui des hases ayant encore des petits non sevrés entre 50 et 80 % et il est encore au moins de 20 à 50 % en octobre. La proposition de ne chasser le lièvre qu'en novembre est souvent faite mais se heurte à une tradition méconnaissant ou méprisant les réalités biologiques. Les chasseurs, protecteurs ou destructeurs de l'environnement ?



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