Comportement des oiseaux

La vie en groupe

Verdiers et pinsons du nord             Photo C.A. Vaucher - Batraciens-reptiles.com


Certains oiseaux sont grégaires alors que d'autres vivent seuls ou par deux. Ces deux modes de vie ont leurs avantages et leurs inconvénients.

La vie en solitaire

On peut donc se demander pourquoi les oiseaux ne vivent pas tous en groupe. En réalité, la solitude présente elle aussi des avantages.

Lorsque les aliments sont clairsemés, la vie en groupe présente aussi quelques inconvénients. Par exemple l'individu qui trouve un bon morceau peut s'en faire déposséder par un voisin. Dans ce cas leur exploitation conviendra alors mieux à des oiseaux isolés, qui risquent moins de se faire voler. Le cas échéant, la source de nourriture sera défendue contre les congénères ; c'est ce que l'on observe chez le rouge-gorge et la chouette hulotte dans leur territoire hivernal.

Un autre avantage de vivre seul est de pouvoir plus facilement se cacher discrètement pour échapper à un danger.

La vie en groupe

Les oiseaux vivent souvent en groupe, car ils en tirent beaucoup d'avantages. L'oiseau qui fait partie d'une troupe est protégé contre les prédateurs. La foule protège et réduit les risques de capture, chaque individu profitant de la présence de ses compagnons, l'alarme étant plus facilement donnée. L'expérience montre que, face à un danger, les oiseaux en groupe s'envolent plus vite que les sujets isolés ; et le salut peut dépendre d'une fraction de seconde. Un prédateur comme l'épervier aura du mal à attaquer un individu entouré de nombreux congénères et il pourrait se blesser s'il heurtait un oiseau faisant partie d'un groupe en train de s'envoler.

Plus les oiseaux sont nombreux, moins ils relèvent la tête pour surveiller les alentours. L'oiseau solitaire sur une mangeoire sera en permanence aux aguets, mais rejoint par d'autres congénères, il deviendra moins vigilant pour consacrer plus de temps à son repas.

Lorsque la nourriture est concentrée sur des zones très localisées, la recherche en groupe est profitable à toute la communauté. Ces sources de nourriture, quoique denses, demeurent espacées et leur découverte est difficile, sauf si de nombreux oiseaux participent à cette recherche. En s'observant mutuellement, les oiseaux peuvent également découvrir ces sources de nourriture. Dès qu'un individu descend dans un jardin, ses congénères le rejoignent car ils comprennent vite qu'il y a probablement quelque chose à manger. Les oiseaux gagnent un temps souvent appréciable en s'observant les uns les autres.

Même des oiseaux habituellement solitaires, comme les rouges-gorges peuvent se réunir pour en tirer des bénéfices mutuels, comme pour dormir en hiver.

La dominance hiérarchique

Souvent au sein des petits groupes d'oiseaux s'établit une hiérarchie dite « de picorage ». Les oiseaux se connaissent tous et les plus forts, qui occupent le niveau le plus élevé, bénéficient d'avantages évidents. Dans ce type de hiérarchie, ce sont généralement les oiseaux les plus âgés qui dominent les plus jeunes et les mâles dominent les femelles. Toutefois, les sujets dominés ne sont pas trop lésés car il est préférable de laisser sa place et d'éviter une blessure que de risquer une bagarre prolongée.

La nourriture fait l'objet de nombreuses querelles qui se traduisent par des menaces mutuelles et des chamailleries. Pour menacer un adversaire, les oiseaux gonflent leur plumage, ouvrent largement le bec et déploient les ailes et la queue. Généralement il s'agit seulement de postures d'intimidation, car aucun des protagonistes ne désire vraiment se battre. En effet, il risque de gaspiller ses précieuses réserves d'énergie et de laisser des plumes dans l'aventure. De plus, l'oiseau s'expose davantage aux prédateurs en relâchant son attention. Dominer ses congénères confère des avantages importants. Le dominant aura droit à la meilleure nourriture, au meilleur perchoir et au nid le mieux placé, il aura également plus de choix pour les femelles avec qui il voudra se reproduire. Il adopte donc un comportement très agressif, s'efforçant de défendre et de consolider sa position jusqu'au jour où, vaincu par l'âge, il se fait inévitablement renverser de son piédestal. Cette dominance hiérarchique s'observe également dans des groupes mixtes.

Dans les troupes mixtes, les espèces les plus grandes et les plus agressives dérobent souvent la nourriture des plus lentes ou des plus timides. Sur une mangeoire les étourneaux sont les oiseaux dominants, suivis dans l'ordre des moineaux domestiques, des mésanges charbonnières, des mésanges bleues, des mésanges nonnettes, des mésanges boréales et des mésanges noires. En fait, les mésanges bleues et les mésanges charbonnières sont plus ou moins à égalité, mais il ne fait aucun doute que ces deux espèces dominent les autres mésanges, la mésange noire étant assurément la plus faible de la hiérarchie, c'est pourquoi celle-ci essaye d'éviter les confrontations directes : se tenant à côté des mangeoires, elle attend que ses cousines fassent tomber des miettes, s'en empare rapidement et s'envole.

Les merles noirs sont réputés pour leurs raids aériens bruyants au-dessus des pelouses et dans les arbustes. Lorsqu'une grive musicienne a trouvé un ver, les merles leur arrachent du bec. De même ils attendent patiemment qu'elles aient fini de décortiquer les escargots avant de leur dérober.

La distance individuelle

Les oiseaux observent entre eux une distance minimale, qui leur permet d'éviter les disputes. Cette distance est appelée distance individuelle. Si deux oiseaux se rapprochent trop, l'un d'eux finit par s'écarter. La distance individuelle varie selon les circonstances ; ainsi, elle est nulle entre les membres d'un couple et entre les oiseaux qui se serrent pour dormir. L'importance de cette distance dépend de la taille de l'oiseau environ 30 cm pour la mouette rieuse, de 5 à 10 cm pour les petites espèces.

Le territoire

Le territoire est l'espace que s'arroge un oiseau en y interdisant l'accès à ses congénères. Le territoire sert en général à préserver une source de nourriture. Son emplacement est souvent fixe : une chouette hulotte conserve son territoire à vie. En revanche, une grive litorne ne défend un buisson que tant qu'il porte des fruits. Le territoire correspond aussi à l'espace où un couple d'oiseaux a son nid et élève ses petits. Le mâle le défend et la femelle l'aide parfois. Chez la plupart des espèces, l'oiseau qui ne réussit pas à acquérir un territoire est incapable de se reproduire.

Les dimensions du territoire varient en fonction du genre de vie de l'espèce et de la position sociale de l'individu. La surface du territoire dépend aussi de l'abondance de la nourriture. Les dimensions du territoire vont de quelques décimètres carrés chez le guillemot de Troïl à plusieurs milliers d'hectares chez l'aigle royal ou le circaète Jean-le-Blanc. Des oiseaux vivant dans le même milieu et ayant un régime voisin peuvent avoir des territoires très différents. Ainsi, le pinson des arbres défendra 5 000 à 10 000 mètres carrés où il y aura un certain nombre de sites potentiels de nidification alors que le gobe-mouches noir choisira un trou d'arbre et en interdira l'accès mais ne défendra pas une grande surface alentour.

SURFACE DU TERRITOIRE CHEZ QUELQUES OISEAUX

 Merle noir  Toute l'année  2000 m2
 Pinson des arbres  Nidification  7000 m2
 Chardonneret
 Nidification  240 m2
 Pic épeiche  Toute l'année  5 ha et +
 Mésange charbonnière  Nidification  1,2 ha
 Mésange nonnette  Toute l'année  3 ha
 Rouge-gorge  Toute l'année  1-1,5 ha
 Grive musicienne  Toute l'année  2000 m2
 Étourneau  Nidification  Nid
 Chouette hulotte  Toute l'année  20 ha et +
 Martinet noir  Nidification  Nid
 Pigeon ramier  Nidification  4000 m2



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