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Les victimes de la chasse

Le gibier sauvage

Grive draine            Photographie C.A. Vaucher - Batraciens-reptiles.com



Les animaux sauvages

En France, la chasse est autorisée pour 91 espèces d'oiseaux ou de mammifères. En comparaison, la Belgique autorise seulement 18 espèces. La France a le plus grand nombre d'espèces d'oiseaux chassables : 68 espèces, dont 50 sont migrateurs. En Hollande, seulement 6 espèces d'oiseaux sont encore chassables. La France a le plus grand nombre d'oiseaux d'eau chassables : 37, contre seulement 4 en Belgique. Le pigeon ramier, le faisan, les grives, le lapin, la perdrix rouge, le canard colvert, la perdrix grise et la bécasse sont les animaux les plus tués.

Selon une enquête faites auprès des chasseurs en 1983-1984, chaque année c'est plus de 46 millions d'animaux qui sont tués par les chasseurs français. Les chiffres publiés sont de toute façon encore bien au-dessous de la réalité car ils ne prennent pas en comptes les animaux blessés et non retrouvés (un tiers des animaux tirés). Les animaux blessés vont donc subir une longue agonie à laquelle un prédateur viendra peut-être mettre fin, car malheureusement tous les chasseurs ne se préoccupent pas du sort des animaux qu'ils ont pu blesser. Seule une minorité utilise des chiens spécialement dressés à suivre les traces d'une victime qui perd son sang.

Ces chiffres ne prennent pas non plus en compte les animaux abattus et donc non déclarés par les chasseurs braconniers. Le lobby de la chasse, qui représente seulement 3 % de la population, est tellement présent que le nombre des victimes est difficilement évaluable avec précision. En effet, nombre d'animaux tués ne rentrent pas dans les statistiques, comme dans le cas des nombreuses espèces qui sont braconnées en toute illégalité. Malgré leur inscription sur la liste des espèces protégées, certains oiseaux font toujours l'objet d'une chasse organisée et encouragées par certaines associations de chasseurs.

Bien que les chasseurs français soient particulièrement favorisés par rapport à leurs homologues européens en terme de durée de la période de chasse autorisée comme pour le nombre d'espèces chassables, pour certains ce n'est pas encore assez. Avec les 3200 pylônes installés par des chasseurs braconniers pour la chasse à la tourterelle dans le Médoc et les 15000 postes de chasse à la palombe dans les Pyrénées, ce sont des populations européennes qui sont décimées par au risque même de mettre en péril les effectifs de ces oiseaux migrateurs pour qui les frontières terrestres n'ont pas de sens. Dans les années 60, environ 15 millions de de palombes traversaient les Pyrénées lors de leurs migrations. Au début des années 80, ce fut 8 millions, puis 4 à la fin de la même décennie. L'hiver 97-98, les recensements n'en ont plus rapporté qu’un million !

Malgré les déclarations de certains chasseurs qui veulent souvent s'ériger en défenseurs et en connaisseurs de l'environnement rural, un rapport publié en 1994 par l'ONC/Muséum d'histoire naturelle indique que les chasseurs font en moyenne 20 % d'erreurs sur des espèces protégées tenues en main confondues avec les canards les plus communs. Même les chasseurs reconnaissant parfaitement les espèces, abattent aussi nombre d'oiseaux protégés parce qu'ils ont été mal identifiés, comme dans le cas de la chasse de nuit, ou dans un vol comportant plusieurs espèces. Toutes ces espèces protégées abattues, volontairement ou accidentellement, ne rentreront jamais dans aucunes statistiques officielles des chasseurs.

Régulièrement les chasseurs montent au créneau pour s'insurger contre les directives européennes qu'ils accusent de vouloir réglementer des traditions françaises. Ils agissent comme si les oiseaux migrateurs leur appartenaient exclusivement et que les oiseaux migrateurs étaient franco-français. Pourtant il est assez évident pour qui a réellement une connaissance de la biologie des migrateurs d'avoir la nécessité d'une législation européenne, puisque les oiseaux ne connaissent pas les frontières. Nombre d'entre eux, ne font que passer au-dessus du territoire national lors de leur migration entre leur territoire d'hivernage situé souvent en Afrique et leur territoire de reproduction souvent situé dans le Nord de l'Europe. Les oiseaux migrateurs qui sont abattus en France sont la plupart du temps des espèces protégées dans les autres pays européens.

C'est la raison pour laquelle la réglementation de la chasse doit faire l'objet de directives européennes lorsque des populations d'oiseaux sont en mauvais état de conservation.



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