Col de l’Escrinet, 25 ans de combat

Une histoire mouvementée

Photographie LPO Ardèche

Depuis 1982, les ornithologues du CORA et de la FRAPNA —. étudient la migration prénuptiale au col de l’Escrinet. En 1987, la FRAPNA achète un terrain au col qui permet de suivre la migration et d’accueillir le public. Mais les chasseurs ne veulent pas partager le col où ils tirent, en toute illégalité, le pigeon ramier entre fin février et fin mars.

Après les violences de 1985 sur des militants, les chasseurs s’en sont pris aux touristes en 1991. Les ornithologues ont résisté quatre années, mais en 1994, la campagne de comptages est abandonnée devant l’agressivité des braconniers. Après de nombreuses années de lutte et d’agressions subies, où jamais les forces de police n’ont fait appliquer la loi, les ornithologues sont revenus en 2002 grâce à vos dons.

Il s’en suit trois années de chaude confrontation entre les naturalistes et une bande de chasseurs braconniers récalcitrants.

2006, une stratégie hypocrite des pouvoirs publics

En 2006, les services de l’État ont initié une nouvelle stratégie dans ce récurrent dossier en négociant avec les représentants des braconniers ardéchois pour que ces actes prennent fin sur le col de l’Escrinet. Cette démarche est présentée par la Préfecture comme pragmatique afin que, dans un délai de quatre ans, il soit progressivement mis un terme à cette situation sur les autres sites. Mais parallèlement à cela, de nouvelles lignes de tir sont labellisées par la préfecture dont certaines dans ou à proximité immédiate des sites de reproduction d’espèces protégées à haute valeur patrimoniale pour lesquelles des Zones d’Intérêt Communautaire pour les Oiseaux (ZICO) et des Zones de Protection Spéciale (ZPS) ont été désignées.

L’arrêt du braconnage sur l’Escrinet a eu pour conséquence de ne pas diminuer la pression de chasse, mais de la déplacer, voire de l’augmenter en des lieux plus discrets loin des regards des naturalistes, de la presse et du public.

Une irresponsabilité permanente

En Ardèche, les chasseurs demandent notamment à pouvoir tirer le pigeon ramier durant tout le mois de mars, contrairement au droit et sans tenir compte de la baisse dramatique des effectifs (divisés par 4 en 20 ans). Sous prétexte de chasser l’étourneau, classé nuisible en Ardèche, les chasseurs titulaires de l’autorisation préfectorale en profitent pour braconner d’autres espèces. Le collectif Escrinet Col Libre dénonce cette complicité vieille de 25 ans entre l’État et les chasseurs ardéchois.

DES CHIFFRES QUI PARLENT

170 espèces d’oiseaux migrateurs observées depuis le début du suivi.
120 espèces en moyenne contactées chaque année.
En 2006, du 7 février au 14 mai,
113 espèces migratrices ont été contactées :
19 espèces de rapaces
69 espèces de passereaux
25 autres espèces de non-passereaux
209 355 oiseaux ont été comptés
7 724 rapaces
165 277 passereaux
36 354 non-passereaux dont 14 571 colombidés.



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