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Mondialement connu, le Cratère du Ngorongoro n'est qu'une partie d'une région beaucoup plus vaste d'écosystèmes interdépendants, composée des Crater Highlands (dont le cratère du Ngorongoro) et de grandes étendues de plaine, d'herbages, de brousse et de bois. Attenant au parc national du Serengeti, cet espace protégé, classé au patrimoine mondial de l'humanité par l'Unesco en 1980, appartient dans sa partie ouest à l'écosystème de la migration. Contrairement aux parcs nationaux où tout établissement humain est interdit, la Ngorongoro Conservation Area (NCA ; zone de conservation du Ngorongoro), bénéficie d'un statut « mixte » dérogatoire autorisant les pasteurs masaïs à y vivre et à y faire paître leurs troupeaux. La NCA couvre au total quelque 8 300 km2. Crater Highlands D'une beauté tourmentée, les Crater Highlands forment une haute chaîne de volcans et de caldeiras qui commence en bordure de la vallée du Grand Rift et s'étire le long de la lisière est de la NCA. Les différents pics ont été créés au fil de plusieurs millions d'années par des éruptions liées à la formation de la vallée du Grand Rift. Les plus anciens volcans se sont depuis lors effondrés pour former les cratères d'où la chaîne tire son nom. La région est essentiellement peuplée de Massaïs, qui y font paître leurs troupeaux depuis des siècles. La caldeira du Ngorongoro Le « cratère » est en fait une Caldeira de 20 km de diamètre et de 260 km2 de surface, la plus vaste du monde qui soit restée intacte. Alors qu'un cratère est le cône sommital d'un volcan, une caldeira est formée par l'explosion de ce cône, entraînant la destruction de la partie centrale du volcan. Il n'en reste donc plus que les anciens contreforts. Ce cratère gigantesque, à l’origine peut-être aussi haut que le Kilimandjaro d'aujourd'hui, mais qui s'effondra il y a environ 2,5 millions d'années, après que tout l'intérieur, poussé par des gaz d'éruption, eut été vidé et déversé sur les plaines environnantes, en formant en particulier la couche supérieure du Serengeti. La faune du Ngorongoro Aucune faille n'a ouvert ses murailles de 600 m de haut, et les animaux ne peuvent y pénétrer et en sortir qu'en les escaladant. La crête se trouve à 2 300 m d'altitude, le fond à 1 700 m. Les pistes taillées le long de la paroi interne du cratère sont cahotantes et raides. La vue sur le fond du cratère, couvert de savane dorée est magnifique. Heureusement, rien n'y manque : eau douce et salée, lacs, rivières et sources, savane, forêts et marais. Un jardin d'Éden pour les 25 000 mammifères qui y vivent. La densité de population animale est proche de 100 animaux au km2. Malgré les parois abruptes de la caldeira, la présence permanente d'eau et d'herbages provoque d'importants mouvements d'animaux. Les parois escarpées et ininterrompues du cratère forment un théâtre naturel unique où léopards, lions, éléphants, buffles, gnous, gazelles de Thomson, zèbres et cobes évoluent à travers les herbages, les marais et les forêts du plancher du cratère. On peut aussi observer des hyènes, des servals et de nombreux buffles. Les oiseaux abondent également, notamment autour du lac Magadi, qui attire des centaines de flamants dans ses eaux peu profondes à forte teneur en soufre au fond du cratère. Vous y verrez aussi des nuées d'aigrettes blanches, de hérons et de veuves. Au sud, dans la forêt, on peut observer presque systématiquement des rhinocéros noirs : 18 d'entre eux ont survécu aux braconniers, certains ont des cornes d'une taille exceptionnelle. On a aussi de bonnes chances de croiser une meute de lions (il y en a 80 dans le cratère). Une bonne partie des animaux reste prisonniers des 600 m de falaises entourant le fond plat de la caldeira. Moins de la moitié des gnous, zèbres, buffles ou gazelles de Grant sortent vers les versants extérieurs du côté ouest en saison sèche ; les autruches ou les hippopotames sont complètement indigènes. L’isolement des lions tend à multiplier les alliances consanguines et affaiblit la race de façon inquiétante. En revanche, les éléphants, qui sont de très bons grimpeurs, n'hésitent pas à aller se désaltérer dans les plantations des versants extérieurs du côté est, ce qui pose bien entendu des problèmes avec les populations. Les Massaïs La NCA a été établie avec pour objectif de faire « coexister pacifiquement » trois activités a priori contradictoires : la protection de la nature, le maintien du style de vie traditionnel des Masais et le développement du tourisme. De nombreux Massaïs vivent dans la zone de conservation du Ngorongoro, malgré la faune et les dangers qu'elle peut représenter pour l'homme (lions, serpents…). En 1970, les Massaïs vivaient dans le cratère du Ngorongoro mais ils en ont été chassés par le gouvernement tanzanien pour des raisons quelque peu obscures. On dit que des chasseurs seraient venus traquer rhinocéros et éléphants dans le cratère et que les Massaïs auraient été sommés de partir pour leur propre protection. Ce changement compliqua leur quotidien car ils doivent désormais faire descendre leurs troupeaux chaque jour dans le cratère et les faire remonter à la tombée de la nuit, le fond du cratère étant la zone la plus riche en sel, eau et herbes, mais il leur est interdit de cultiver leurs propres terres. En compensation, l'autorité qui gère les revenus liés au tourisme (droits d'entrée et taxes sur les nuitées) doit leur verser des fonds (jugés insuffisants par les tribus masaïs). Le parc a reçu 250 000 visiteurs en 2003, dont 180 000 étrangers, alors que la population masaï est en pleine expansion. La popularité du cratère (près de 400 000 visiteurs en 2007) gâche parfois cette merveille naturelle, quand plusieurs véhicules se rassemblent autour d'un ou deux animaux tandis que les radios grésillent. La NCA a dernièrement limité à cinq le nombre de véhicules autorisés autour d'un animal et il est probable que d'autres mesures limitant l'accès des véhicules au cratère interviendront prochainement. Extrait des guides Kenya et Tanzanie - Hachette, Tanzanie - Petit futé et Tanzanie - Lovely Planet |