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Avec une production annuelle d'environ 1 000 t, Madagascar compte parmi les premiers producteurs mondiaux de vanille - si ce n'est le premier, les bonnes années. La vanille produite à Madagascar et dans les autres îles de l'océan Indien, dite vanille "Bourbon", est par ailleurs réputée pour sa qualité.
Le vanillier, importé du Mexique par des planteurs français, pousse particulièrement bien dans le nord-est de l'île. La majeure partie de la production provient de cette région où le climat chaud et humide convient parfaitement à cette capricieuse orchidée. Lianescente, la Vanila planifolia pousse en s'enroulant autour des arbres, notamment ceux d'une espèce particulière appelée localement valavelona. Les graines contenant la savoureuse substance sont renfermées dans une gousse verte (le mot vient de l'espagnol vainilla qui signifie "petite cosse"; les Malgaches l'appellent lavanila). La préparation des gousses nécessite un délicat travail d'échaudage, d'étuvage puis de séchage au soleil, au cours duquel elles rétrécissent, perdent leur humidité et prennent leur couleur noire et luisante. L'économie de la vanille est complexe et sujette à des variations des cours et à une certaine spéculation. Au début des années 1990, près de 4 000 t de vanille malgache furent ainsi brûlées afin de faire remonter les cours et de lutter contre la concurrence de l'Indonésie, du Mexique ou de l'Ouganda. Outre l'arrivée de ces nouveaux producteurs, la fluctuation des cours mondiaux dépend de la production, et donc de la météorologie. L'or noir de Madagascar a en effet un ennemi naturel, les cyclones, qui s'acharnent année après année sur la région Sava (Sambava, Antalaha, Vohémar, Andapa). Entre les années où la vanille est rare du fait des cyclones et celles où les producteurs bloquent les ventes pour cause de cours trop bas, il n'est pas toujours facile de trouver de la vanille à vendre dans le triangle Sava ... Les trafics, dans le même temps, battent leur plein, comme en témoignent les mesures de contrôle mises en place. En région Sava, il est interdit de transporter de la vanille après 19h, les contrôles de police sont fréquents, les ateliers de transformation souvent entourés de ' barbelés et le début de la date de la récolte fixé par le gouvernement. La position des petits producteurs, dans ce contexte, n'est pas très enviable. Les chiffres sont éloquents: les collecteurs-préparateurs - souvent de riches familles bien implantées - leur achètent la vanille verte 4 000 à 5 000 A le kg (soit moins de 2 €). Après préparation et séchage, 5 kg de vanille verte aboutissent à 1 kg de vanille noire, prête à la consommation. Son coût atteint alors de 40 000 à 60 000 A le kilo (16 à 25 € environ, voire un peu plus si la qualité est excellente). Une fois arrivée en Europe, aux États-Unis ou au Japon, le kilo de vanille Bourbon de bonne qualité atteint fréquemment 90 €. Une somme que les petits producteurs locaux sont loin d'imaginer... L'écart de prix entre la vanille verte et la vanille noire est tel que certains sont tentés de préparer eux-même leur vanille, avec plus ou moins de bonheur, ce qui aboutit parfois à des produits de mauvaise qualité. Mieux vaut donc vous méfier des vendeurs qui proposent de la vanille au hasard des rues: nombre d'entre eux offrent des gousses cueillies trop tôt, mal séchées ou mal préparées. La meilleure vanille fait plus de 15 cm de longueur, est bien noire, a perdu un maximum de son humidité tout en restant flexible, et n'est pas fendue. La loi malgache fixe à 2 kg maximum .Ia quantité de vanille préparée que les visiteurs peuvent emporter avec eux. Extrait du guide Lovely Planet |