Voyage à Madagascar

La réserve spéciale Indri-Indri

L'indri en est la vedette bien sûr. Bon, comme pour toutes les visites de réserve, il n'est jamais garanti que l'on en verra beaucoup et tout le temps ... Dans cette forêt secondaire (pins, eucalyptus, Camelia japonica ... ), on compte environ 60 groupes d'indris (soit à peu près 850 individus), mais seuls une dizaine d'entre eux fréquentent la réserve et un seul est réellement accessible : un processus de familiarisation avec ce groupe a été entamé il y a 25 ans. Attention, il ne s'agit pas de les apprivoiser, ni même de les appâter avec de la nourriture, mais seulement d'habituer quelques indris à la présence de l'homme. Cette démarche demeure fragile: après les événements de 2002, le nombre de visiteurs ayant considérablement chuté, les indris sont redevenus farouches. Il a de nouveau fallu une année pour regagner la confiance du groupe. Pour l'approcher avec succès et peut-être même l'observer au sol, une fois par semaine seulement quand les indris descendent manger de la terre riche en oxyde de fer, mieux vaut être là dès l'ouverture du parc.

Sachez que l'indri est le plus grand des lémuriens, avec une taille pouvant atteindre 70 cm, voire 1 m (avec paradoxalement une toute petite queue en moignon de 3cm), pour un poids de 6 à 15 kg. Ici le mâle a le ventre marron et la femelle le ventre blanc (le reste du corps étant noir et blanc). Ailleurs, comme dans la réserve d'Anjanaharibe-Sud (près d'Andapa, en SAVA), ils sont totalement noirs. Avec son allure de grand dadais agrippé à son arbre et ses cris de contact, de ralliement, d'alarme ou bien d'amour qui ressemblent souvent à des plaintes humaines (audibles à 3 km à la ronde !), c'est l'un des lémuriens les plus intrigants parce que justement celui qui a peut-être le comportement le plus humain ... D'autant qu'il peut vivre jusqu'à 80 ans. Cependant, leur population ne semble pas augmenter: les indris ont de plus en plus de mal à défendre leurs progénitures contre les prédateurs (aigle et fosa) ou le braconnage (ce qui explique que la réserve soit fermée la nuit et que les visites nocturnes aient lieu le long de la route).

Source : Le guide du routard Madagascar