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La faune des reptiles est particulièrement riche (260 espèces) et originale. Si aucune famille n'est propre à Madagascar, 99 % des espèces ne vivent que sur cette île. LES CAMÉLÉONS Avec plus de la moitié des espèces mondiales de caméléons se rencontrent sur la Grande Île, avec deux variétés endémiques, le Chameleo et le Brookesia, Madagascar abrite une trentaine d'espèces de ces véritables monstres des temps diluviens. L'origine des caméléons est située en Afrique de l'Est. Madagascar abrite la plus grande espèce (68 cm) et la plus petite (3 cm). Beaucoup d'entre eux, dans les forêts orientales et montagnardes ont une coloration splendide par les teintes et les dessins, et des appendices céphaliques curieux : casques à oreillettes, cornes… Avec leur queue préhensile qui s'enroule en anneaux serrés, leur aspect quelque peu préhistorique et leurs yeux coniques qui s'orientent indépendamment un de l'autre et donnent une vision à 180°, les caméléons figurent parmi les reptiles les plus étonnants de la planète. Insectivores dans leur majorité, ils sont également de redoutables chasseurs grâce à leur langue à l’extrémité gluante, qui peut atteindre la moitié de la taille de leur corps et leur permet d'attraper un insecte en 4/100 de seconde. Contrairement à une idée communément répandue, les caméléons ne changent pas de couleur selon leur environnement. Les motifs qu'ils adoptent serviraient plutôt de moyens de protection, empêchant les prédateurs de percevoir une image nette qui les pousserait à l'attaque. Ces couleurs, de plus, seraient directement liées aux émotions de l'animal et à ses impératifs de défense du territoire : les mâles intensifient leurs couleurs et se gonflent lorsqu’ils rencontrent un autre mâle, dans un but d'intimidation. Du caméléon de Parson (Chameleo parsonii) avec 60 cm de longueur maximale, qui est l'un des plus grands représentants de la famille des Chamaeleonidae, aux unicornes en passant par les très archaïques Brookesia, dont le plus petit n'atteint pas 2 cm, les Malgaches disent de leurs yeux indépendants que « l'un est tourné vers l'avenir, l'autre vers le passé ». LES GECKOS Les geckos de Madagascar sont bien plus grands, étranges et bigarrés que ceux des autres régions tropicales, où ils se présentent généralement sous la forme de petits animaux reconnaissables au bruit sec qu'ils produisent et à leur manie de galoper la nuit dans les habitations. Madagascar en compte une soixantaine d'espèces. La plupart des geckos, seuls lézards à la voix développée, sont nocturnes. Le gecko vert vif du genre Phelsuma diurne, est une exception à la règle. Plus facile à repérer que ses congénères d'autres espèces, il se différencie en cela du lézard à queue en feuille (Uroplatus alluaudi) des forêts tropicales, qui se confond superbement avec les écorces environnantes. Dans la famille des geckos, deux genres occupent une place particulière : • Les phelsumas, magnifiques geckos, souvent d'un vert brillant avec des ponctuations ou des lignes rouges, jaunes ou blanches. De nombreuses espèces se sont différenciées dans toutes les régions de l'île. Bien que typiquement arboricoles, certaines espèces se sont adaptées à la vie sur des rochers en montagne. Deux tortues terrestres de grande taille (jusqu'à 60 cm), à dossière très bombée, méritent une mention particulière : La tortue radiée (Geochelone radiata), plus couramment appelée tortue de Tuléar vit dans le Sud de l’île, est particulièrement menacée. La carapace de cette grosse tortue terrestre - elle peut dépasser 50 cm - arbore des stries rayonnantes jaune vif se détachant sur un fond noir. Madagascar compte également des spécimens d'un autre reptile particulièrement menacé : la tortue à soc (Geochelone yniphora). C’est la tortue la plus rare du globe. Elle est à la limite de l'extinction. Elle possède son éperon de combat sous la tête et ne s'accouple qu'à la suite d'une bagarre ! Cette tortue est l'objet d'un programme d'élevage en captivité par le WWF, à Majunga. Plus grande tortue de l’île, elle n'atteint sa maturité qu'à l'âge de 10 ans. Le braconnage reste un problème. Madagascar abrite une soixantaine d'espèces de serpents, tous inoffensifs pour l'homme. Seules trois familles représentées dans l’île : les typhlopidés (petits serpents souterrains vermiformes), les boïdés et les colubridés. Alors que l'Afrique héberge des pythons, Madagascar possède trois espèces endémiques de boas, dont les deux plus grandes (do) n'excèdent guère 1,80 m. Les plus fréquents, tous deux endémiques, sont le boa de Madagascar (Acrantophis madagascariensis) des forêts orientales et le Leioheterodon madagascariensis, un géant au nez retroussé, qui évolue tout autour de l’île. Le Pararhadinaea novae se rencontre pour sa part autour du parc national de Marojejy. Les colubridés sont encore incomplètement connus : de nouvelles espèces sont périodiquement décrites. Ce sont souvent de petites formes forestières, parfois colorées. La plus grande (menarana), active, très vive, avec une coloration contrastée faite de taches noires et jaunes alternées, inspire une crainte injustifiée. Les serpents venimeux présents à Madagascar appartiennent au groupe des serpents à crochets retournés, inoffensifs pour les humains, mais fatals pour les petits rongeurs et les grenouilles. Sources textes : synthèse des guides |