Voyage à Madagascar

L'île aux 18 ethnies




Dix-huit ethnies

Le peuple malgache se divise en 18 "tribus" dont le territoire correspond à d'anciens royaumes plutôt qu'à des caractéristiques ethniques. Certains groupes, comme les Merina, montrent des traits à dominante indonésienne. D'autres, comme les Vezo ou les Bara, semblent plus proches des peuples d'Afrique de l'Est. La plupart revendiquent des ancêtres d'origines diverses et se définissent avant tout comme malagasy (malgache). En dépit de la proximité de l' Afrique, les Malgaches en général n'apprécient guère d'être considérés comme Africains.

Vous percevrez peut-être un certain malaise et une rivalité entre les habitants des hauts plateaux (Merina et Betsileo), historiquement plus aisés et instruits car plus proches de la capitale, et ceux des régions côtières, traditionnellement plus pauvres car vivant dans des régions plus agricoles. Un relatif antagonisme historique existe en effet entre les "côtiers" (Tanindrana) et les "plateaux" (Ambaniandro), les premiers gardant en mémoire l'époque où les dynasties des seconds et leurs reines cruelles dirigeaient le pays. L'époque coloniale n'a pas arrangé les choses ; après s'être méfié des Merina, dont elles exilèrent la dernière reine, les force; coloniales appuyèrent souvent leur administration sur leur savoir-faire.

Extrait de Guide Lovely Planet

Y A-T-IL DES ETHNIES?

L’écheveau des dates d'immigration reste à démêler et il n'est guère prudent de vouloir concurrencer sur ce terrain archéologues et ethnologues qui n'arrivent pas encore à un consensus sur les composantes réelles du peuplement. Quelques points d'accord peuvent pourtant être retenus. Après bien des hypothèses, la souche essentiellement indonésienne des Malgaches ne fait plus de doute, des Polynésiens et des Sémites non islamisés l'ayant enrichie ultérieurement. Plus tard, des islamisés sont venus, important des esclaves d’Afrique continentale, suivis à partir du XVIème siècle par des Européens, surtout des pirates qui écumaient dans cette région et qui ont laissé une abondante progéniture. Au « siècle encore, le peuplement de Madagascar s'est poursuivi. L’immigration de chinois et d’indo-Pakistanais, très forte sous la colonisation française, a encore mêlé d'autres sangs à celui de ce peuple déjà fortement métissé.

Cette inextricable fusion entre les immigrants successifs a engendré la race malgache et devrait apporter un démenti définitif au mythe de l'existence d'ethnies différentes et rivales dans le pays. La simplification et la règle de la division appliquées systématiquement sous la colonisation ont entretenu un cliché des plus artificiels: le clivage entre les populations des hautes terres centrales (région d'Antananarivo) appelées Merina qui seraient d'origine indonésienne et « les autres» rassemblées sous l'appellation de « Côtiers », qui elles descendraient des Africains! Rien n'est plus faux, voire plus criminel à l'égard d'un pays qui, seul peut-être en Afrique, n'a aucune raison de connaître un quelconque tribalisme.

Madagascar aujourd’hui – Les Éditions du Jaguar

Le peuplement de Madagascar n'est pas encore achevé et le nomadisme se poursuit avec les migrations intérieures à l'île. Harmonieux fondu-enchaîné de civilisations aux odeurs et couleurs différentes, l'histoire de Madagascar est tissée d'une histoire de peuples, de groupes ethniques. En dénombrer dix-huit, comme on a l'habitue de le faire, apparaît un peu réducteur. Les noms des ethnies reflètent plus leur situation géographique, un épisode de leur histoire ou un trait de caractère que de véritables critères raciaux. Mais les Malgaches ne l' entendent pas toujours ainsi, et distinguent, notamment, les côtiers des habitants des Plateaux. Qu'il soit Merina, Vezo, Sihanaka, Antandroy ou Betsimisaraka, qu'il vienne du Sud-Est asiatique ou d'Afrique de 'Est, ou qu'il soit un mélange des deux, un Malgache est avant tout un Malgache, ni complètement asiatique, ni tout à fait africain.

Apports des Indonésiens, des Africains et des Arabes

Nombre de traits physiques, culturels ou se rapportant à des techniques évoquent aujourd'hui encore l'Indonésie. Non pas l'Indonésie islamisée mais l'Indonésie ancienne. Et celui qui connaît Java ou Bornéo en repérera quelques-uns à Madagascar. L'Indonésie se profile sur les visages brun clair aux lèves épaisses encadrés de cheveux noirs lisses, qui font ressembler certains Hova aux Javanais, dans l'exhumation des morts, dans les instruments de musique comme le valiha (cithare sur tuyau), sur les pirogues à balancier à voile carrée, sur la courbe des collines savamment sculptées de rizières, ou encore dans les techniques de pêche à la nasse, au harpon, dans la pêche à la tortue.

Extrait du guide : Découverte Madagascar - Guide Olizane




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