Voyage à Madagascar

Déforestation


Photographie Jacques Nicolin

Sous la menace du Tavy

La principale cause de la déforestation est le tavy, une culture sur brûlis itinérant permettant aux populations isolées de subsister. Abandonnées après la récolte, les parcelles ainsi défrichées sont colonisées par des espèces sans valeur qui vont constituer une forme de végétation dégradée appelée savoka (p. 22). Les paysans reviennent parfois sur le même savoka pour refaire du tavy et réduisent alors définitivement la forêt au stade de savane.

Une autre cause de la dégradation de la forêt est son exploitation sauvage pour la production de bois de chauffage et de charbon, car elle ne nécessite aucun investissement préalable en équipement et peut être achetée de manière très fragmentée.

L'exploitation industrielle du bois, bien souvent illicite et abusive, est aussi responsable du déclin de la forêt: les exploitants forestiers ne se soucient en général que de leur bénéfice et intérêt à court terme. Sur plus de 2000 espèces d'arbres, une trentaine fait l’objet d’une exploitation soutenue (palissandre, jocuma, canarium, ocotea...). Néanmoins, faute d‘une gestion appropriée, les essences à très hautes valeurs commerciales (ébène, bois de rose, acajou...) ont presque disparu des zones accessibles. C’est pourquoi le gouvernement malgache interdit depuis 1975 de es exploiter en grumes pour que ne sortent du pays qu’es produits transformés à forte leur valeur ajoutée.

Extrait du guide : Madagascar - Guide Evasion Hachette



Ces grands arbres qui cachent la forêt

L'écotourisme est à la mode. Tant mieux pour Madagascar, qui a tellement besoin de cette manne de devises que représente le tourisme. Véritable arche de Noé, sanctuaire animal et végétal unique au monde, la Grande Île offre amplement de quoi satisfaire les amateurs de faune et de flore rares les plus blasés.

L'écotourisme a cependant un revers perfide. Avec l'arrivée de la vague verte, on s'émeut en Europe de la destruction massive de la forêt malgache. Certes, il s'agit d'un authentique désastre, mais Il est économique avant d'être écologique; c'est en effet pour nourrir leurs troupeaux, se chauffer (II fait froid sur les plateaux) et cuire leurs aliments que les villageois embrasent des centaines d'hectares boisés. L'arbre ne doit pas cacher la forêt: si la forêt malgache est en péril, c'est parce que nombre des habitants de la Grande Île le sont aussi.

Extrait du guide : Lovely Planet



Causes et effets de la déforestation

Des raisons à la fois économiques et culturelles sous-tendent la disparition progressive de la forêt. Dans un cas comme dans l'autre, le feu est le principal agent de destruction. Outre la coupe du bois pour le chauffage et l'habitat et une exploitation abusive des essences précieuses, l'accroissement de la surface des pâturages et des cultures sont les causes majeures.

Dans une civilisation où les zébus ont un caractère sacré et où le propriétaire d'un important troupeau de ces bovidés bénéficie d'une notoriété incontestée, on ne peut guère s'étonner que les éleveurs cherchent à augmenter les surfaces de pacage en allumant des feux de savane. Mais plus que tout, la pratique ancestrale de la culture sur brûlis ou tavy participe au déboisement, en particulier de l'est: elle ferait disparaître 200000 à 300000 hectares de forêt par an. Pratiqué dans d'autres pays tropicaux, ce système de culture «itinérante» consiste à occuper une terre jusqu'à son épuisement avant de la délaisser pour une autre terre un peu plus loin. Pour cela, on coupe une partie de la forêt qu'on laisse sécher. Après quelques semaines, on entreprend un nettoyage par le feu. A Madagascar, la majorité des terres défrichées par le tavy sont destinées à la culture du riz, mais aussi à d'autres cultures vivrières comme le manioc et le maïs. Or le profit tiré de cette pratique est très faible en proportion de la perte qu'il engendre, dont la disparition d'essences rares. Pourtant, depuis dix à quinze ans, la pratique du tavy s'est accélérée au rythme de la démographie galopante que connaît Madagascar. Parallèlement, l'accroissement généralisé de la pauvreté ne favorise guère la modernisation des équipements ou la pratique de cultures intensives. A ces facteurs économiques est venu s'en ajouter un nouveau: dans les années 80, la chute mondiale des cours du café, du girofle et de la vanille, premiers produits d'exportation de Madagascar, a appauvri les producteurs qui se sont tournés vers les cultures vivrières. Cercle vicieux autour duquel tourne l'homme qui, pour assurer sa survie, détruit ses ressources.

Le déboisement engendre une spirale de réactions qui se répercutent à l'échelle planétaire à plus ou moins long terme. Pour Madagascar, il crée la perte non seulement de bois précieux et d'espèces végétales pouvant être exportées, mais aussi d'espèces qui trouvent des applications sur le plan médical. Par ailleurs, la disparition de la forêt qui sert de réservoir d'eau entraîne un assèchement du climat et une modification des reliefs.

Extrait du guide : Découverte Madagascar - Guide Olizane

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