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Les zones humides sont probablement l’habitat de Lesvos le plus productif au printemps. Sur l’île, elles comprennent les deux ensembles de salines (Kalloni et Skala Polichnitos), la Baie de Kalloni, le lac intérieur et les fossés de Kalloni, les rivières West River et East River à Kalloni, la rivière Potamia, la rivière Chalandra, Skala Eressos, la roselière de Dipi Larssos, la zone connue sous le nom de "Derbyshire", à l’est de Kalloni et le marais de Parakila, à l’ouest de Kalloni. Il existe d’autres cours d’eau (par exemple en approchant de Sigri et de plage de Faneromeni), qui peuvent être tous aussi productifs, mais ces derniers ne sont pas toujours suffisamment en eau.
Les zones humides de l’île, de par leur nature, sont susceptibles d’être plus productives au printemps et certaines, comme le marais de Parakila, le plan d’eau de Kalloni et une grande partie de Kalloni East River, sont souvent à sec au début de l’été. Les oiseaux de printemps les plus typiques rencontrés ici sont les Cigognes noires et blanches, les Aigrettes garzettes, les Ibis falcinelles, les Hérons cendrés et pourprés et le Crabier chevelu (dont ce dernier est de loin le plus répandu). Les Blongios nains peuvent être extrêmement nombreux (en particulier autour des zones humides de Kalloni et de Faneromeni, où ils sont souvent très visibles et régulièrement nourris en plein air). Le Bihoreau gris aussi, peut se rencontrer assez largement, mais peut être négligé à cause de leurs passages plus précoces et de leurs habitudes de vie plus secrètes. Ceci s’applique aussi aux marouettes (à la fois ponctuée et poussin) quoiqu’avec un peu de patience, elles puissent se révéler très confiantes.
Beaucoup d’espèces d’échassier s’y trouvent si les niveaux d’eau le permettent : Petit Gravelot et le Gravelot à collier interrompu, le Chevalier sylvain, le Courlis cendré, le Chevalier guignette se rencontrent tous, de concert avec les Bécasseaux minute et le Bécasseau de Temminck, le Chevalier arlequin et un grand nombre de Combattants varié. Des échassiers plus rares comme les Chevalier stagnatiles et falcinelles, la Spatule blanche et le Vanneau éperonné sont toujours intéressants à rechercher dans les salines de Kalloni, où l’Œdicnème criard peut également être rencontré avec un peu de patience (généralement une ou deux couples en nidification). Les autres nicheurs ici et le long d’East River sont les guêpiers, qui peuvent souvent être vus perchés sur les buissons au bord du fleuve, accompagné du Rossignol philomèle, de la Locustelle luscinoïde, de la Bouscarle de Cetti, de la Rousserolle turdoïde et de l’Hypolaïs pâle possible et des quatre espèces de pies-grièches au passage (écorcheur, à Tête Rousse, Écorcheur et parfois masqués), avec le chant omniprésent du Cochevis huppé, du Bruant mélanocéphale et du Bruant ployer partout.
Au printemps les principales espèces de canards sont le Tadorne casarca (qui, s’il ne se reproduit pas ici, est une espèce très méfiante peut-être en raison de la chasse) et la Sarcelle d’été ; tandis que le Râle d’eau peut parfois être localisé par une recherche minutieuse. Toutefois, c’est vraiment pour les sternes que les zones humides de l’île peuvent s’avérer le plus spectaculaire et la vue d’une grande troupe mixte de Guifettes leucoptères et de Guifettes à moustaches, de concert avec un plus petit nombre de Guifettes noires et de Sternes hansels et des régulières Sternes pierregarins et naines peut s’avérer inoubliable. Les Glaréoles, principalement à collier, peuvent également se rencontrer avec ces dernières, pour ne pas mentionner un assortiment d‘hirondelles et de martinets et une profusion de diverses races de Bergeronnettes printanières et un bon nombre de Pipits à gorge rousse au printemps.
Enfin, les rapaces figurent également dans ces mouvements, avec un bon passage de printemps de Busard cendré et des roseaux (les deux parfois en nombre égal) et un plus petit nombre de Busards Saint-Martin et de Busards pâle plus tôt ; avec de grands groupes de Faucons kobez en saison, surtout autour des salines de Kalloni. La Buse féroce, le Circaète Jean-le-blanc et le Balbuzard pêcheur au passage se rencontrent également, avec un certain nombre de Faucons d’Éléonore de la fin du printemps.
L’automne apporte un bon passage d’échassiers, bien que les sternes, le Blongios nain et le Crabier chevelu, par exemple, soient largement absents. Cependant le Chevalier aboyeur et la Bergeronnette grise, semblent beaucoup plus fréquents et un bon nombre de Martins-pêcheurs apparaissent dans la plupart des sites de zones humides à partir de mi à fin juillet et jusqu’au mois de mars ou d’avril (probablement une dispersion de post-reproduction à partir de la Turquie ou de l’Europe orientale). Les nombreux Flamants roses en hivernage s’établissent aussi sur les deux salines, qui accueilleront également plusieurs Grandes aigrettes et un petit nombre de canards (principalement pilets et Tadornes, avec quelques Sarcelles). La Bécasse des bois et la Bécassine des marais peuvent également être repérées alors et lors des phénomènes météorologiques vraiment sévères un plus grand nombre de canards et peut-être l’Oie rieuse, le Cygne chanteur et le Cygne tuberculé peuvent aussi apparaître, mais de toute évidence avec la chasse d’hiver assez répandue, ces espèces sont susceptibles de ne pas s’installer longtemps et sont probablement qu’une petite partie des bandes suivant régulièrement la côte turque à ce moment.
Texte : d'après traduction du livre de Richard Brooks