Faits divers et accidents de chasse

Un gypaète barbu tiré dans les Pyrénées-Atlantiques



Vendredi 11 janvier, un gypaète barbu a été récupéré, blessé, dans la Vallée d'Aspe. Radiographié dès son arrivée dans les locaux du groupe vétérinaire d'Oloron (Pyrénées-Atlantiques), la présence de deux plombs de chasse a été détectée et indique qu'il a été tiré. Or, ce rapace de 2,80 m d'envergure est le plus rare et le plus menacé d'Europe, avec moins de 150 couples nicheurs.

Les agents du Parc national des Pyrénées, du secteur de la vallée d'Aspe, ont récupéré vendredi 11 janvier, un gypaète barbu adulte accidenté par un véhicule sur la Nationale 134 à Sarrance (Pyrénées-Atlantiques).Radiographié dès son arrivée dans les locaux du groupe vétérinaire d'Oloron (Pyrénées-Atlantiques), la présence de deux plombs de chassea été détectée et indique que cet oiseau, rarissime et emblématique des Pyrénées, a été tiré. Pourtant, avec ses 2,80 m d'envergure, il est impossible de le confondre avec une palombe, une grive ou une bécasse !

Le gypaète barbu est le rapace le plus rare et le plus menacé d'Europe avec moins de 150 couples nicheurs, dont la majorité vivent dans les Pyrénées. Nécrophage, de la même envergure que le vautour fauve, il est au bord de l'extinction en Corse et en Crète. Dans les Alpes, où il est réintroduit depuis plus de 20 ans, oncompte seulement 13 couples nicheurs.

Dans les Pyrénées, plus d'une cinquantaine d'organismes participent à sa sauvegarde dans le cadre d'un plan de restauration ministériel, coordonné par la LPO (Ligue pour la Protection des Oiseaux), : le Parc national des Pyrénées, des associations naturalistes, l'Office national des forêts (ONF), l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS), les fédérations de chasse de la Haute-Garonne, de l'Ariège et des Pyrénées-Orientales… Ce plan est financé par les Conseils généraux et régionaux du Massif Pyrénéen, l'Etat et l'Europe. Par ailleurs, plusieurs programmes transfrontaliers ont oeuvré à la conservation de ce rapace dans cette région.

Ce magnifique « casseur d'os » a été victime de l'acte de braconnage d'un irresponsable et ce geste pénalise tout le monde cynégétique.Le 12 décembre dernier, ce sont des chasseurs de la Fédération de Haute-Garonne qui ont sauvé un autre gypaète barbu adulte, découvert blessé près de Bagnères de Luchon (Haute-Garonne).

Ces deux gypaètes blessés en moins d'un mois ont été recueillis par le Centre de soins pour les oiseaux du Pays Basque, Hegalaldia. En raison de leur extrême fragilité, ces grands rapaces resteront en isolement durant leur période de soins. Espérons qu'ils pourront survoler à nouveau les sommets pyrénéens, pour le grand plaisir de tous les montagnards épris de beauté et de nature.

Allain BOUGRAIN DUBOURG
Président de la LPO
Lundi 14 janvier 2008


Lundi 28 janvier 2008 : La LPO porte plainte, après la mort du gypaète barbu tiré dans les Pyrénées-Atlantiques

Un gypaète barbu, récupéré blessé le 11 janvier dans la Vallée d'Aspe, après avoir été touché par deux plombs de chasse, est finalement mort le 25 janvier.

La LPO a porté plainte contre X pour destruction d'espèce protégée auprès du Tribunal de grande Instance de Pau et s'est constituée partie civile dans cette affaire, afin de dénoncer ce geste irresponsable.

Le 11 janvier, un gypaète barbu a été récupéré par les agents du Parc national des Pyrénées de la Vallée d'Aspe suite à un choc avec un véhicule. La radiographie a montré qu'il avait été touché par deux plombs de chasse : un dans le muscle pectoral et un autre dans la patte.Depuis, les spécialistes du centre de soins Hegalaldia (Pays basque), où le rapace avait été accueilli fortement amaigri, ont tenté de le sauver. Le 25 janvier, son état de santé s'est fortement dégradé et il est mort dans la nuit. Les conclusions de l'autopsie sont sans appel. «Le tir a provoqué la chute de l'oiseau et une hémorragie pulmonaire. La plaie du thorax, avec une atteinte du muscle pectoral, a handicapé l'oiseau. N'ayant pu décoller, il est resté sur place 4 à 5 jours, sans manger ni boire, ce qui a déclenché des lésions rénales. Le plomb trouvé dans sa patte a, quant à lui, provoqué une lésion vasculaire qui a engendré une nécrose progressive de la patte et une lésion d'arthrite secondaire sur la patte opposée. En conclusion : le tir et la chute qui s'en est suivie sont responsables de la mort de l'oiseau ».

Le 15 janvier, la LPO (Ligue pour la Protection des Oiseaux) a porté plainte contre X pour destruction d'espèce protégée auprès du Tribunal de grande Instance de Pau et s'est constituée partie civile dans cette affaire, afin de dénoncer ce geste irresponsable. Cette espèce est protégée au niveau international et en France par la loi du 10 juillet 1976 et par l'arrêté du 17 avril 1981. Depuis 1994, le gypaète fait l'objet de divers programmes de préservation en Europe. Dans les Pyrénées, il bénéfice d'un Plan national de restauration, initié par l'Etat en 1997 et animé par la LPO, avec une cinquantaine de partenaires qui s'investissent au quotidien pour préserver ce joyau emblématique de la biodiversité des Pyrénées.

Avec moins de 150 couples nicheurs, dont la majorité vivent dans les Pyrénées (28 couples sur le versant nord), le gypaète barbu est le rapace le plus rare et le plus menacé d'Europe. Ce nécrophage, de la même envergure que le vautour fauve, a un très faible taux de reproduction : un seul jeune par couple parvient jusqu'à l'envol, tous les trois ans en moyenne. Quant aux chances de survie des jeunes, elles sont maigres : un sur trois seulement atteint l'âge adulte. D'années en années, la partie occidentale des Pyrénées accueille de moins en moins de gypaètes, les couples ayant de plus en plus de mal à trouver un lieu à l'abri des dérangements.

Avec des effectifs aussi faibles, la perte d'un seul individu peut mettre à mal la dynamique de population de l'espèce. L'oiseau qui vient de mourir, avait atteint l'âge adulte. Il aurait donc pu permettre à quelques jeunes de parvenir à l'envol et de concourir ainsi à l'avenir de cette espèce dans les Pyrénées-Atlantiques. Si, aux causes naturelles de mortalité et aux dérangements en période de nidification, s'ajoute le tir délibéré de certains individus irresponsables, quel sera l'avenir du gypaète dans les Pyrénées ?

Ce communiqué de presse est commun à la LPO France, la LPO Aquitaine, l'OCL (Organbidexka Col Libre), l'association Saiak et le centre de soins Hegalaldia.

Contacts
Claire Lux, Attachée de presse LPO
01 53 58 58 34

Philippe Serre, Coordination générale du programme Pyrénées, LPO
Mission Rapaces
05 59 21 65 53

Martine Razin, Coordination du programme de suivi Pyrénées, LPO
Mission Rapaces
05 59 41 99 90

Vous pouvez me communiquer vos reproductions d'articles de presses concernant les accidents de chasse et les autres délits commis par des chasseurs pour les diffuser sur le site. Je recherche également des photographies sur ce même sujet.

Contact : webmaster@oiseau-libre.net



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